Syndrome des ovaires micropolykystiques (SOPK) et estrobolome

Qu’est-ce que le SOPK ?

Le syndrome des ovaires micropolykystiques (SOPK) est un trouble hormonal et métabolique fréquent chez la femme. Environ 1 femme sur 10 est touchée. Le déséquilibre hormonal est principalement induit par une surproduction d’hormones appelées androgènes (testostérone, DHEA) parfois appelées hormones « mâles ». 

Quel impact ?

Ceci se manifeste souvent alors par de l’acné, des cycles menstruels irréguliers et longs ou encore de l’hirsutisme. Un SOPK est aussi souvent associé au risque accru de développer un syndrome métabolique et une résistance à l’insuline (75% des cas) et de l’infertilité.

D’autres symptômes sont fréquents : fatigue chronique, anxiété, sautes d’humeur, troubles du sommeil, une diminution de la libido, dépression, difficultés de concentration.

Comment ça fonctionne en quelques mots ?

Les hormones sont des messagers chimiques libérées dans la circulation sanguine pour exercer leur action sur un organe ou tissu cible. L’hypothalamus et l’hypophyse, situés au niveau du cerveau, forment ensemble l’axe hypothalamo-hypophysaire. Cet axe sécrète 2 hormones agissant sur les ovaires: la FSH et la LH.

Dans un cycle menstruel régulier, la FSH est surtout sécrétée en première moitié du cycle et entraîne la maturation de plusieurs follicules (futur ovule) mais un unique follicule arrivera à totale maturité grâce à la production d’androgènes. La LH est sécrétée de façon très forte au milieu du cycle pour déclencher l’ovulation.

En cas de SOPK, la LH est cependant surstimulée tout au long du cycle. Cette surproduction de LH favorise un excès d’androgène. Ces derniers freînent alors de façon trop importante les follicules, qui n’arrivent plus à maturité et donnent la forme kystique caractéristique du SOPK. De plus, l’excès d’androgène favorise lui aussi la sécrétion d’insuline en excès.

Les cercles vicieux du SOPK

La SHGB est une protéine sécrétée au niveau du foie dont le rôle est de freiner l’action des androgènes. En cas de SOPK, la protéine SHGB est diminuée par un excès d’insuline. Ceci favorise alors un excès d’androgène qui lui-même favorise l’hyperinsulinisme. L’insuline a également un impact sur la LH en augmentant les taux circulants, or, comme décrit plus haut, un taux élevé de LH favorise l’hyperandrogénie.

Vous voyez le fameux cercle vicieux ?

Les causes

Les causes du SOPK ne sont pas clairement définies. Cependant, on sait qu’il existe des composantes génétiques et environnementales : exposition aux perturbateurs endocriniens, dysbiose du microbiote intestinal dont celui de l’estrobolome, résistance à l’insuline, alimentation …

L’estrobolome

Lestrobolome est une population spécifique du microbiote intestinal jouant un rôle dans dans le métabolisme des œstrogènes. Lorsque celui-ci est déséquilibré (dysbiose) cela favorise l’apparition des pathologies féminines: cancer du sein postménopausique, le SOPK ou encore l’endométriose.

En cas de SOPK, les études montrent qu’il existe souvent une dysbiose. L’appauvrissement du microbiote et celui de l’estrobolome pourrait expliquer la diminution des taux d’œstrogènes observée en cas de SOPK. De plus, on retrouve dans le microbiote des taux plus haut de Clostridium Scindens connu pour augmenter les androgènes. D’autres déséquilibres au niveau des bactéries favorisent le surpoids et l’insuline-résistance. Un travail sur le microbiote intestinal est donc primordial en cas de SOPK.

 

Recommended Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *